« Un arbre qui s’abat fait beaucoup de bruit ; une forêt qui germe, on ne l’entend pas. » - Gandhi
Depuis 2016, l’Alliance pour l’engagement jeunesse collabore avec le Laboratoire de recherche sur les émotions et les représentations (ELABORER) de l’Université du Québec à Montréal (UQÀM) pour réaliser une étude sur l’impact des activités d’engagement civique des élèves de niveau secondaire de la province sur leur bien-être ainsi que leur réussite et leur persévérance scolaires.
Le projet de recherche RÉUSSIR a pour objectif d’évaluer l’impact des activités civiques — comme l’implication dans un conseil étudiant, l’organisation d’une activité de solidarité avec les personnes démunies, etc. — sur la persévérance et la réussite scolaires des élèves. La recherche s’intéresse aux mécanismes psychologiques qui interviennent dans cette relation ainsi qu’aux facteurs qui facilitent ou font obstacle à l’engagement civique dans les établissements scolaires de niveau secondaire au Québec. Au total, ce sont plus de 1 600 élèves et plusieurs intervenant.e.s en milieu scolaire qui ont participé à cette 1ère étude sur le sujet au Québec.
Les questions de la recherche:
1. L’engagement civique améliore le bulletin scolaire.
La pratique d’activités civiques ponctuelles ou organisées (touchant l’écologie, le pacifisme, la solidarité ou la démocratie) contribue positivement aux résultats scolaires. La pratique d’activités civiques, même ponctuelle, à elle seule prédit une augmentation de 1 % des notes scolaires en moyenne par année, indépendamment des autres activités pratiquées (sportives, culturelles et artistiques).
2. Les intervenant.e.s scolaires sont essentiels pour soutenir l’engagement des jeunes.
La pratique d’activités civiques contribue à de meilleurs résultats scolaires alors que les comportements civiques posés n’y contribuent pas. La pratique d’une activité civique organisée permettrait de forger des représentations du monde plus complexes, ce qui en retour augmenterait les ressources intellectuelles des élèves. D’ailleurs, la présence d’adultes est une caractéristique importante des activités civiques organisées favorisant l’augmentation des résultats scolaires. Les comportements civiques en tant que tels (recycler, composter, etc.) n’engendrent pas directement cette complexification des représentations du monde et des ressources intellectuelles.
3. Gage de mieux-être psychologique.
La pratique d’une activité civique organisée est associée à un plus grand sentiment d’appartenance envers son école. Les élèves pratiquant des activités civiques organisées ou ponctuelles développent davantage de valeurs intrinsèques (ex. : aspirer à contribuer à sa communauté, à forger des relations interpersonnelles profondes, à la croissance personnelle, etc.) plutôt que des valeurs extrinsèques (ex. : aspirations fondées sur l’image, la popularité, l’argent, etc.). Ils développent davantage d’intentions de comportements civiques futurs (ex. : voter, s’impliquer dans un comité bénévole, etc.) que ceux pratiquant d’autres activités.
4. Un énorme potentiel non valorisé dans nos écoles.
Seulement 19 % des jeunes prennent part à des activités civiques, alors que 46% des élèves ont rapporté participer à une activité sportive, culturelle ou artistique.
De plus, la méconnaissance des parents des bienfaits potentiels des activités civiques et l’attitude de ces derniers à l’égard de ce type d’activité est un obstacle important à la participation civique des élèves.
Les élèves rapportent que la méconnaissance de ces activités est la raison la plus importante pour laquelle ils n’en font pas.
La 2e phase de cette recherche québécoise est reportée à l’automne 2021, si le contexte socio-sanitaire le permet. Durant l’année scolaire 2020-2021, une enquête a été réalisée auprès des intervenant.e.s scolaires dans les écoles secondaires de la province sur l’impact de la diminution observée de la pratique des activités parascolaires ou organisées dans les écoles secondaires. Les résultats de cette étude pourront être utilisés afin de formuler des recommandations auprès des instances concernées et d’identifier des pistes d’actions concrètes permettant d’appuyer les intervenant.e.s scolaires et de stimuler l’engagement des jeunes. Les organismes jeunesse seront également invités à partager les enjeux qu’ils vivent quant à la mobilisation des jeunes adolescent.e.s dans les activités parascolaires. Pour ne pas manquer nos prochaines démarches et publications, abonnez-vous à notre infolettre au pied de la page.
À la lumière de ces résultats à la fois impressionnants et préoccupants, le groupe de recherche de l’UQÀM et l’Alliance pour l’engagement jeunesse ont diffusé quelques publications pour étayer les résultats de la recherche et suscité des réflexions collectives: